CET ARTICLE EST UNE GRACIEUSETÉ
DE CHRISTIANITY TODAY

NOTE DE L'ÉDITEUR :
Lors de la lecture de cette série d’articles, il sera important d’avoir en tête qu’elle analyse principalement le contexte américain. Il revient donc à chacun・e de dresser des parallèles avec son propre contexte, d’identifier les similitudes et les différences, ainsi que de discerner comment ces modèles se reproduiraient et s’adapteraient en sol québécois.

6e partie

Quel modèle d’implantation d’Église vous convient ? Le modèle multisite ou satellite ?

J’ai déjà soutenu l’idée de démarrer de nouveaux campus, mais je la distinguais de l’implantation d’Église. Je la distingue encore, théologiquement, mais je crois que pratiquement, ces approches ont tellement en commun, surtout le modèle attractionnel et multisite, que nous devrions les inclure dans la liste des modèles.

Nous parlerons donc de l’implantation d’Églises et de l’implantation de campus.

Le modèle multisite ou satellite est un modèle émergent. Selon Multi-Sites Solutions, fondé par M. Multisite en personne, Jim Tomberlin : 15 % des personnes fréquentant une Église protestante fréquentent une Église multisite (toutefois cela ne signifie pas qu’ils se trouvent À un site). De nombreux pasteurs connus comme Andy Stanley, Billy Hybels, Perry Noble, Tim Keller, Matt Chandler [quoi que les Églises Redeemer et Village Church de ces deux derniers (et possiblement d’autres) aient chacune sous-divisé leurs campus en Églises individuelles, en 2017], Mark Jobe, Darrin Patrick et J.D. Greear utilisent ce modèle. Je suis pasteur à Grace Church et j’enseigne régulièrement à Christ Fellowship ; et ils sont tous deux multisite.

Bien que de nombreuses Églises adhèrent au modèle multisite ou satellite (plus de 5 000, parmi lesquelles plusieurs ne sont pas classées comme étant des méga Églises), il y a encore beaucoup d’Églises qui sont en désaccord avec cette pratique. Ce modèle n’est donc pas exempt de critiques, mais il est la « nouvelle normalité ».

Les éléments d’un modèle multisite ou satellite

L’implantation d’un campus a tendance à disposer de plus de ressources que la majorité des implantations d’Églises ; ils sont souvent connectés au campus principal, ou campus-mère. En raison de leur lien — leur mission, vision, structure, stratégie et budget communs — les campus satellite peuvent posséder beaucoup, si ce n’est la totalité, des caractéristiques d’un campus principal. C’est pour cette raison que maintes Églises multisite adhèrent à la devise « Une Église dans plusieurs endroits ».

Pourquoi adopter un modèle multisite ou satellite ?

Les Églises et implanteurs utilisent ce modèle pour une variété de raisons. Tout d’abord, de nombreuses personnes, comme Tomberlin, insistent sur le fait qu’il est moins coûteux de dupliquer un campus que d’implanter une Église autonome.

Je ne suis pas totalement certain d’être d’accord avec Tomberlin, mais il a peut-être raison sur un point. Je n’en suis juste pas certain. Cependant, je suis certain que si les Églises étaient aussi impliquées et engagées dans leurs implantations qu’elles le sont dans leurs campus, l’implantation d’Églises se porterait mieux.

Deuxièmement, les Églises utilisent le modèle multisite ou satellite pour étendre leur portée (leur mission et leur vision) à une région géographique. Dans bien des cas, la région géographique qu’elles cherchent à atteindre est déjà remplie de personnes qui font partie du campus principal. Cela nous mène à la troisième raison : les campus satellite viennent généralement avec une équipe de lancement intégrée, qui n’a pas besoin d’apprendre une nouvelle mission, vision ou structure.

Quatrièmement, l’ère où l’on construisait de grands lieux de rassemblement pouvant accueillir tous les membres d’une Église dans un seul service est simplement révolue. Cela s’explique de plusieurs façons, mais l’une d’elles est la croissance du modèle multisite ou satellite. Beaucoup considèrent cette façon de faire — en comparaison à la construction de grandes installations — plus prudente, plus avisée sur le plan fiscal et plus durable à long terme.

Cinquièmement, certaines Églises emploient le modèle multisite pour revitaliser ou réimplanter une Église sur le déclin ou mourante. Par exemple, la New Life Community Church à Chicago, dans l’Illinois, sous la direction de Mark Jobe, utilise ce modèle pour redonner vie à des Églises mourantes. Cette stratégie est, pour beaucoup d’Églises mourantes, judicieuse, mais (souvent) coûteuse.

Les forces et les inconvénients potentiels du modèle multisite ou satellite

Le modèle multisite ou satellite a, comme toutes les autres approches, ses points positifs et négatifs. Les nombreuses forces de ce modèle se trouvent dans les raisons pour lesquelles il est mis en place. Mais j’aimerais attirer l’attention sur ses deux forces principales.

Tout d’abord, les campus multisites ont beaucoup de ressources — fiscales, organisationnelles, structurelles et professionnelles — parce qu’ils sont liés au campus principal. Ce lien fortifie les fondements des campus. Deuxièmement, les campus multisite ou satellite peuvent être d’excellents incubateurs pour le développement de nouveaux et de jeunes leaders.

L’un des inconvénients est que l’Église et les campus peuvent s’articuler autour d’une personnalité (surtout si le pasteur enseignant principal est le même pour tous les campus). Dans de telles circonstances, l’Église souffre quand la personnalité n’est plus là.

Un autre inconvénient de ce modèle, selon certains, est qu’il « McDonaldise » l’Église. Il peut être un modèle uniformisé susceptible de plaire à la culture de consommation axée sur le divertissement.

J’ai exprimé quelques inquiétudes à ce sujet (auxquelles Geoff Surratt a répondu) et nous avons fait des recherches sur les diffusions vidéo, qui ne représentent qu’un exemple du modèle multisite, et nous avons ensuite discuté des pours et des contres de cette façon de faire.

Conclusion

J’ai tenté, au cours de cette série, de présenter l’information essentielle sur chaque modèle. L’objectif était de faciliter la réflexion sur les différents modèles d’implantation d’Église. Évidemment, je n’ai pas pu aborder le sujet en profondeur. Mais j’espère que cela aura été instructif ; que je vous aurai présenté les composantes et les éléments de base, les forces et les faiblesses, les implanteurs et les défenseurs de chaque modèle pour que vous discerniez où Dieu vous appelle si vous implantez ou désirez implanter une Église.

Une fois de plus, n’oublions pas que ces modèles sont des outils. Par conséquent, ne plaçons pas le modèle à l’avant-plan, mais servons-nous de cet outil pour apporter la gloire et l’honneur au roi Jésus alors que nous avançons dans sa mission de partager et démontrer l’Évangile aux nations.

Dans chaque article, j’ai inclus des ressources à la fin. LISEZ-LES si vous planifiez implanter une Église ou un campus ! Les implanteurs eux-mêmes sont toujours meilleurs que les analystes quand vient le temps de parler d’implantation d’Église.

L’article original est disponible sur Christianity Today.

Ed Stetzer, Ph.D., agit à titre de président de la chaire Billy Graham sur l’Église, la mission et l’évangélisation au Wheaton College et sert en tant que directeur exécutif du Billy Graham Center. Il a été pasteur, a implanté et revitalisé des Églises, a formé des pasteurs et des implanteurs d’Églises à travers le monde, est titulaire de deux maîtrises et deux doctorats, et est l’auteur de dizaines d’articles et de livres.

Cet article fut publié antérieurement sur le site de Christianity Today. Utilisé avec permission.
Traduit par Mission Québec. © Christianity Today 2015.