CET ARTICLE EST TIRÉ DU
BLOGUE DE CONVERGENCE QUÉBEC
PARTENAIRE DE MISSION QUÉBEC

Cet article est la troisième partie d’une série de 3 sur l’importance d’être « présent » pour notre épanouissement humain et spirituel. Suivez les liens suivants pour lire la première partie – « La merveille de l’incarnation » – et la deuxième partie – « Être «missionnel» nécessite une théologie du lieu ».

« Mon Père est à l’œuvre jusqu’à présent, et moi aussi je suis à l’œuvre. »1

Est-ce que je crois vraiment que Dieu est toujours à l’œuvre?

C’est une question que je me pose fréquemment ces temps-ci. Il me semble que si je le croyais vraiment, j’aurais plus tendance à être attentive à ce qui se passe autour de moi. Ce qui m’aiderait, par la suite, à être plus présente. Cela m’intrigue, car il me semble que des concepts à la mode présentement tels que vivre le moment présent ou la méditation pleine conscience démontrent un besoin de donner un sens à notre expérience humaine limitée par le temps et l’espace. Je ne peux pas être partout en même temps. Je ne peux pas être toutes choses à la fois. Et s’il se trouvait un sens à l’intérieur de ces limitations? En tant que croyante, je crois que la réponse est forcément oui. J’ai un corps; j’ai été placée par Dieu dans un espace précis pour un temps précis. Ces limites viennent définir le contexte de ma vie.

Comme en témoigne mon utilisation de la technologie, je me trouve souvent à vouloir vivre hors contexte. Alors que Jésus s’est incarné, moi j’ai plus tendance à mener une vie désincarnée. Pourquoi est-ce le cas?

Voilà mon problème : fondamentalement, je ne m’attends pas à voir Dieu agir autour de moi, encore moins en moi. Je peine donc à voir un sens dans mes limites. « Si j’avais moins de limites, Dieu serait plus libre d’agir à travers moi! » Pourtant, c’est le contraire. C’est tellement le contraire. Et c’est tellement essentiel à notre théologie pratique.

Nous sommes humains, conçus glorieusement à l’image même du Dieu vivant. Les limites que nous imposent le temps et l’endroit font partie de l’expérience humaine comme Dieu l’a voulu. Et ces limites existent avant tout pour notre épanouissement.

D’abord, c’est une question de réhumanisation. Nous sommes humains, conçus glorieusement à l’image même du Dieu vivant. Les limites que nous imposent le temps et l’endroit font partie de l’expérience humaine comme Dieu l’a voulu. Et ces limites existent avant tout pour notre épanouissement. Il est donc important de ne pas perdre cela de vue quand même les progrès technologiques nous font croire que nous pouvons les transcender.

Ensuite, c’est un enjeu de la mission. Jésus n’a pas seulement proclamé l’évangile, il l’a vécu. Il n’a pas vécu l’évangile dans le vide, il l’a vécu dans un contexte particulier : comme un juif vivant en Palestine dans le premier siècle. (Certains avancent même l’argument que Jésus a pris 30 ans à se familiariser avec son entourage!) La vie de Jésus vient donc guider notre pratique de la mission de Dieu.

Un des plus grands défis de l’église québécoise est de montrer la pertinence de l’évangile à une génération qui a un accès sans précédent au message de Jésus, mais qui ne perçoit pas ce que celui-ci peut lui apporter. Et la crédibilité du christianisme ne sera pas restaurée par la multiplication des paroles à la défense de la foi, mais par le témoignage de nos vies. On a désespérément besoin de l’expérience complète de l’évangile qui touche corps et âme, tête et cœur. Pour cela, ça prend des croyants qui prennent conscience de leur entourage et qui choisissent de s’y enraciner profondément.

Mais comment mettre tout ça en pratique? Voici une petite collection d’idées qui pourra peut-être t’aider à vivre « présent et local ». Ce ne sont que des suggestions. En suivre quelques-unes, c’est déjà un bon départ!

Idées pour vivre présent et local

  • Prends de l’avance.
  • Arrive à l’avance.
  • Reste un peu plus longtemps avant de quitter un lieu.
  • Ajoute des marges à ton horaire.
  • Ôte tes écouteurs plus souvent quand tu es dans un lieu public.
  • Aie moins les yeux rivés sur ton écran.
  • Ne mange pas seul.
  • Reçois à souper.
  • Offre d’héberger les visiteurs.
  • Sois un client régulier.
  • Participe à la vie de ton quartier.
  • Sois un bénévole régulièrement.
  • Joins-toi à un club communautaire.
  • Fais des marches de prière.
  • Fais promener ton chien chaque jour à la même heure.
  • Apprends à connaître tes voisins.
  • Invite d’autres à participer à ce que tu fais déjà.
  • Si un organisme séculier aide déjà à répondre à un problème quelconque, joins-toi à ce dernier plutôt que de partir un nouvel organisme de confession chrétienne.
  • Habite près de ton milieu de travail.
  • Déménage près de ton église.
  • Trouve-toi une église près de ta maison.
  • Joins-toi au groupe Facebook de ton quartier.
  • Fais une « analyse de marché » de ton quartier.
  • Traîne dans des lieux publics.
  • Reste dans ta cour avant plus longtemps après que tu arroses ta pelouse.
  • Installe un perron.
  • Présente-toi aux fêtes et aux événements de quartier.
  • Vois ta vocation comme étant ton ministère.
  • Trouve des gens en qui t’investir.
  • Prends l’habitude du risque.
  • Sois OK avec les malaises occasionnels.
  • Ne te sens pas visé par le refus.
  • Prends l’habitude d’écouter la radio quand tu prends l’auto.
  • Apprends à connaître qui sont les chrétiens ou églises présents dans ton quartier (qu’ils soient de ta tribu d’église ou non).
  • Allume une citrouille à l’Halloween.
  • Demande à Dieu de te montrer ce qu’il est en train de faire.
  • Offre une clé de maison à tes amis de confiance.
  • Rends-toi régulièrement au parc avec les enfants.
  • Apprends à connaître le nom des locataires de ton étage.
  • Dis « bonjour » à ceux que tu croises.
  • Offre de garder les enfants de tes voisins.
  • Demande l’aide des gens.
  • Demande l’opinion des gens.
  • Soutiens les produits locaux.
  • Soutiens les entreprises locales.
  • Soutiens les artistes locaux.
  • Rencontre ton député et demande-lui ses défis.
  • Offre de partager tes outils (et des ingrédients en cas de pépin!).
  • Si un voisin fait trop de bruit, va le voir avant d’en informer ton proprio ou la police.
  • Implique tes voisins dans la demande d’aménagement d’une ruelle verte.
  • Si tu habites près d’un parc, invite le voisinage à y pique-niquer chaque dimanche après-midi.
  • Organise une cuisine collective avec amis et voisins.
  • Ouvre ton chez-toi aux étudiants ou aux professionnels en leur offrant le wifi et du café pour une contribution de leur choix.
  • Ouvre un commerce dans le coin.
  • Appelle un taxi (ou Uber) au lieu de louer une auto.
  • Considère le covoiturage pour te rendre au travail ou à l’église.
  • Implique-toi dans ton syndicat.
  • Implique-toi dans l’association étudiante de ton programme.
  • Étudie avec d’autres membres de ta classe ou cohorte, une fois par semaine.
  • Essaie de lire un livre d’un champ d’intérêt assez large pour être partagé par tes amis ou tes voisins (p. ex. : la productivité, élever des enfants, un roman populaire, etc.). S’ils sont partants de le lire avec toi, encore mieux!
  • Consulte les nouvelles locales et les petites annonces du coin.
  • Joins-toi au comité jeunesse de ta municipalité.

1. Jean 5.17, BLS

Élizabeth est équipière avec Pouvoir de Changer depuis plusieurs années. Pendant ces années, elle a travaillé avec de nombreux étudiants et jeunes adultes dans les cégeps et universités du Québec. Elle décrit son rôle inhabituel et souvent mal compris comme ceci : Aumônière. Guide de vie spirituelle dans un établissement non religieux. Vous pouvez suivre ses articles sur www.convergencequebec.com.