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Prêchons-nous mutuellement l’Évangile

La maîtrise et la communication efficace de l’Évangile dans les communautés missionnelles

Les encouragements réguliers de nos frères et sœurs sont un bouclier indispensable contre l’attaque des mensonges et de l’incrédulité qui nous assaillent.

Une question qui tombe à point dans un moment difficile

Je ne me rappelle plus très bien la raison de ma colère, mais je me vois encore, debout à l’extérieur dans l’air chaud de l’été, et mon ami qui se tenait à moins d’un mètre de mon visage. Je venais de passer la soirée avec une douzaine de jeunes d’âge scolaire puisque c’était à mon tour de surveiller les enfants pendant notre rassemblement de communauté missionnelle hebdomadaire. Quelque chose avait mal tourné, et je n’étais pas content. La rencontre s’était terminée, et les enfants étaient soit retournés auprès de leurs parents, soit en train de courir sur le grand terrain, mais mon ami avait perçu avec raison que ma colère ne s’était pas dissipée.

Même si le souvenir de la cause de mon angoisse s’est estompé avec le temps, la façon dont mon ami s’était adressé à moi à ce moment est gravée dans ma mémoire. Il m’a pris à part et m’a dit : « Comment vas-tu ? Quelle est ta compréhension de la grâce de Dieu en ce moment ? »

En toute honnêteté, j’avais envie de le repousser ou peut-être même de le frapper au visage ! Je sentais que j’avais une bonne raison d’être en colère, et il me questionnait au sujet de la grâce de Dieu ?! Je crois avoir répondu à sa question en disant quelque chose comme « Elle n’est pas très présente! Je suis assez fâché! »

Mais j’ai su dès cet instant qu’il avait raison : j’avais besoin d’un rappel, à ce moment précis, de la grâce de Dieu. La question, et la façon douce et remplie de compassion avec laquelle il me l’a posée, ont été comme une lampe qui est venue éclairer les ténèbres de mon cœur. Je n’avais pas à être traité d’une certaine façon et je ne pouvais pas non plus me montrer exigeant envers les autres. La quête de mon ami envers moi a été le début d’un processus dans lequel l’Esprit s’est infiltré et m’a conduit à la repentance. La grâce de Dieu était exactement ce dont j’avais besoin.

Encouragez-vous mutuellement à tous les jours

Dans son livre très utile, Instruments entre les mains du Rédempteur, Paul Tripp attire notre attention sur Hébreux 3.12-14 comme base scripturale pour le genre de soin que j’ai reçu de la part de mon ami ce soir-là ; un soin que toutes les communautés de croyants doivent impérativement s’offrir les unes aux autres.

« Faites attention, frères et sœurs : qu’aucun de vous n’ait un cœur mauvais et incrédule qui le détourne du Dieu vivant. Au contraire, encouragez-vous les uns les autres chaque jour, aussi longtemps qu’on peut dire: ʺ Aujourd’hui ʺ, afin qu’aucun de vous ne s’endurcisse, trompé par le péché. En effet, nous sommes devenus les compagnons de Christ, pourvu que nous retenions fermement jusqu’à la fin notre position première. »

Ce passage, de même que beaucoup de situations comme celle décrite plus haut, m’ont aidé à façonner ma pensée sur les soins dans la communauté. Le Nouveau Testament brosse un tableau clair du besoin, pour les petits groupes de croyants, de se parler dans la vérité de l’Évangile sur une base régulière. Dans le contexte d’une communauté missionnelle, les croyants partagent leur histoire et la confiance s’installe. Les membres d’une CM peuvent alors commencer à se prêcher la vérité dans l’amour de façons qui apportent le réconfort et les mettent à l’épreuve. Ces communautés devraient être plus qu’une simple rencontre une fois par semaine, mais plutôt ressembler à une vie vécue ensemble, à l’image d’une famille. Ce passage parle précisément de cette réalité quotidienne de vie communautaire.

Si le navire de leur foi devait couler, ce serait à cause de mensonges et de leur incrédulité.

Le livre des Hébreux a été écrit à des croyants juifs qui étaient tentés d’abandonner leur foi face à la persécution. Le souci principal de l’auteur était qu’ils résistent et « retiennent fermement l’espérance », une expression employée à quelques reprises à travers le livre.

Au chapitre 3, il identifie la menace qui pèse sur cette vie d’endurance. Assez étonnamment, la menace n’est pas extérieure, ce qui aurait été logique vu le contexte de persécution dans lequel ils se trouvaient. La menace principale qui guettait les croyants au bord de l’apostasie était plutôt « un cœur mauvais et incrédule », un cœur « endurci, trompé par le péché ». Cette menace est interne et vise nos cœurs.

L’auteur encourage ses lecteurs à « faire attention », c’est-à-dire à « prendre garde », de crainte de tomber dans ce piège. Si le navire de leur foi devait couler, ce serait à cause de mensonges et de leur incrédulité.

Se prêcher l’Évangile à soi-même … et se le prêcher mutuellement!

Les mensonges et l’incrédulité sont toxiques pour notre foi. Mais l’antidote est inséré entre ces deux meurtriers : « encouragez-vous les uns les autres ».

Les encouragements réguliers de nos frères et sœurs sont un bouclier indispensable contre l’attaque des mensonges et de l’incrédulité qui nous assaillent. Et notez bien le contenu de l’encouragement d’Hébreux 3.14 : « En effet, nous sommes devenus les compagnons de Christ […] ». Nous avons besoin d’être encouragés quotidiennement par les autres. Nous avons besoin de nous rappeler ces vérités :

  • Qui est Jésus : le Messie, l’Homme-Dieu, notre Sauveur !
  • Ce qu’il a fait pour nous à travers sa vie, sa mort et sa résurrection : il nous a justifiés, il nous a donné accès à la famille du Père, et il a placé son Esprit en nous !
  • Qui nous sommes : unis à lui en tant qu’enfants de notre Père !

Dans l’Église, nous avons récemment été formés à « nous prêcher personnellement l’Évangile », une pratique qui est bonne et utile. En revanche, si l’on considère les objectifs de l’ennemi — voler, tuer et détruire — et l’efficacité avec laquelle il isole les humains, ne serait-il pas tout aussi important que nous apprenions à nous prêcher mutuellement l’Évangile ?

Quand je vis des choses difficiles, j’ai besoin d’entendre ce que le Saint-Esprit a à me dire. J’ai besoin qu’on me rappelle la vérité de qui Dieu est, de ce qu’il a fait et de qui je suis en tant que son enfant adopté et bien-aimé. Et souvent, le Saint-Esprit utilise les autres pour nous communiquer ces vérités qui s’attaquent de front aux mensonges et à l’incrédulité. Je suis si reconnaissant pour cet ami qui a eu le courage de m’exhorter avec l’Évangile ce jour-là! J’ai eu d’innombrables discussions comme celle-là, et j’ai reçu de nombreux courriels, textos et appels téléphoniques similaires de la part des membres de ma communauté missionnelle au fil des ans. Que le Saint-Esprit nous enseigne à « nous encourager les uns les autres » en tant qu’amis et disciples de Jésus.

(Cet article est d’abord paru dans Biblical Counseling Coalition.)

Cet article fut publié antérieurement sur le blogue de Saturate. Utilisé avec permission.
Traduit par Mission Québec.

Abe Meysenburg est le pasteur-berger à Summit Crossing Community Church à Huntsville, en Alabama. Avant de déménager pour se joindre à Summit Crossing, Abe était un leader fondateur et un ancien à Soma Tacoma, dans l’état de Washington. Il a contribué à plusieurs ressources de Saturate sur le pastorat et l’Évangile et a contribué à la rédaction de Growing in Christ Together (Grandir en Christ ensemble). Abe et son épouse Jennifer ont deux filles et deux fils.

Comment le Saint-Esprit a-t-il utilisé les autres disciples de Jésus pour vous encourager ? Comment le Saint-Esprit pourrait-il vous utiliser pour encourager les autres avec l’Évangile dans votre communauté missionnelle sur une base régulière ?