Article tiré de :
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Une façon ancienne d’être le peuple de Dieu

Je me souviens du jour où l’un des leaders de la famille d’Églises Soma m’a demandé si je croyais que les communautés missionnelles ne seraient qu’une mode passagère. Il ne questionnait pas leur validité, mais se demandait si cette approche pour faire des disciples n’était applicable qu’à une époque précise, qu’à une culture particulière, soit une approche dont on pourrait se passer dans l’avenir. Est-ce que le concept d’Église en tant que communauté missionnelle n’est qu’une solution pragmatique à une situation culturelle ? Ou, comme on s’interroge souvent, la communauté missionnelle est-elle la structure principale pour faire des disciples ?

La réponse que j’ai donnée à mon collègue et à bien d’autres est un « non » retentissant.

Pourquoi ? Parce que je suis convaincu que les communautés missionnelles ne sont pas un nouveau programme ou une nouvelle méthodologie à intégrer à l’Église, mais une façon ancienne d’être le peuple de Dieu, mis à part pour la mission de Dieu dans le monde. « D’accord », ai-je dit à mon ami, « l’expression ʺ communauté missionnelle ʺ est peut-être tendance, mais le concept n’a vraiment rien de nouveau. » Ce concept est foncièrement biblique et transférable d’une époque et d’une culture à une autre.

Qu’est-ce qu’une communauté missionnelle ?

Avant de plaider ma cause, je dois tout d’abord définir ce qu’elle est. Une communauté missionnelle est une famille de serviteurs missionnaires envoyés comme disciples qui forment des disciples. Ils sont :

  • des enfants de Dieu qui s’aiment comme une famille ;
  • des serviteurs de Dieu qui montrent de façon tangible à quoi ressemble le royaume de Dieu ;
  • des missionnaires envoyés par Dieu pour montrer et dire la vérité sur qui est Dieu et ce qu’il a fait.

L’objectif de cette famille de missionnaires serviteurs est d’en conduire d’autres à devenir le peuple de Dieu en mission pour Dieu dans le monde.

La façon ancienne de Dieu

Dès le commencement du monde, Dieu a appelé un peuple à être sa famille – créé à son image – choisi par lui pour lui appartenir et montrer son amour par l’amour qu’ils auraient les uns pour les autres en tant que famille. Tout a commencé avec Adam et Ève, qui se sont tournés vers un autre père – le père du mensonge – engendrant une famille ressemblant plus au diable et moins au Père céleste. Dieu a ensuite choisi Abraham comme père d’une nouvelle nation : une famille mise à part, autant comme bénéficiaire de l’amour de Dieu que comme dispensatrice bienveillante de son amour. Cette famille fut également appelée à servir de modèle pour montrer au monde comment Dieu était, en tant que roi, par la démonstration visible de son royaume. Son peuple fut appelé à le servir en servant les autres comme lui-même les avait servis. Un bon exemple de cela est la façon dont Dieu a appelé son peuple à faire preuve d’hospitalité envers les étrangers, à la lumière de comment Dieu les avait traités alors qu’ils étaient étrangers en Égypte. Finalement, le peuple de Dieu fut envoyé d’un endroit à l’autre dans le but de vivre parmi les nations pour leur déclarer comment Dieu était, à la lumière de ce qu’il avait fait pour eux. Israël était une famille de missionnaires serviteurs qui aimaient, servaient et proclamaient la bonne nouvelle de Dieu.

Mais ils ont échoué. Ils n’ont pas été à la hauteur.

Une communauté missionnelle est une famille de serviteurs missionnaires envoyés comme disciples qui forment des disciples.

Jésus est donc venu comme le fils véritable et supérieur qui a donné sa vie pour nous, pour que nous puissions être enfants de Dieu. Il est le serviteur véritable et supérieur qui nous a montré à quoi ressemble le royaume de Dieu par la façon dont il a servi les autres et donné sa vie pour eux. Il est le véritable missionnaire supérieur, envoyé par l’Esprit pour proclamer la bonne nouvelle du Royaume. Il ne s’est pas isolé pour accomplir cela. Il l’a fait en communauté – une communauté en mission ensemble – une communauté missionnelle. Jésus et ses disciples formaient une communauté missionnelle. Quand il les a appelés, il a dit : « Suivez‑moi et je ferai de vous des pêcheurs d’hommes. » Jésus a formé une communauté en mission qui s’aimait comme une famille, servait son roi et Messie en servant les autres , et dont les membres furent éventuellement envoyés comme missionnaires pour proclamer l’Évangile par la puissance de l’Esprit.

Après sa mort sur la croix et sa résurrection, il a envoyé ses disciples faire de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit et établissant chaque disciple dans sa nouvelle identité en tant que membre de la famille, serviteur et missionnaire. Jésus les a envoyés faire avec d’autres ce qu’il avait d’abord fait avec eux. Leur baptême n’était pas que des mots, mais une déclaration de leur nouvelle identité, qui façonnait leur nouveau mode de vie : aimer, servir et proclamer la Bonne Nouvelle ensemble.

Et c’est exactement ce qu’ils ont fait. L’Église primitive a aimé, servi et proclamé la Bonne Nouvelle car cela reflétait qui ils croyaient être en Christ.

Plus tard, quand Pierre veut encourager l’Église dispersée en Asie mineure, il leur rappelle d’abord qui Dieu est et ce qu’il a fait, plus particulièrement en Jésus-Christ et à travers lui. Après cela, il leur rappelle qui ils sont, dans 1 Pierre 2.9 (lien) : « Vous, au contraire, vous êtes un peuple choisi, des prêtres royaux, une nation sainte, un peuple racheté afin de proclamer les louanges de celui qui vous a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière. » Remarquez les déclarations d’identité clé qu’il utilise : peuple choisi (famille de Dieu), prêtres royaux (missionnaires oints par l’Esprit) et une nation sainte (serviteurs du roi Jésus). Voilà ce que le peuple de Dieu était appelé à être avant la venue de Jésus. Voilà aussi ce que nous sommes à cause de Jésus, d’après notre baptême. Et cela définit ce que nous faisons en tant que peuple de Dieu – l’Église – alors que nous formons des disciples de Jésus.

C’est notre identité ; alors c’est ce que nous faisons.

La communauté missionnelle serait-elle une nouvelle idée alors ? Non. Va-t-elle disparaître ? Pas tant que Jésus continuera de bâtir son Église et pas avant qu’il ne revienne et que la mission ne soit accomplie.

Toutefois, notre façon de la vivre est en constant changement. Au temps de l’Église primitive, les disciples se rencontraient de maison en maison. De nos jours, certains se rencontrent de plage en plage, de bureau en bureau, d’école en école. Certains se rencontrent de la maison à l’école en passant par le bureau. Notre façon d’interpréter ce que signifie d’aimer comme une famille continuera peut‑être de prendre différentes formes selon la culture et l’époque dans laquelle nous nous trouvons. Être serviteur de Jésus à Tokyo peut sembler très différent que d’être serviteur de Jésus à Topeka. Proclamer l’Évangile dans un New York séculier peut sembler très différent que de le faire dans un Dallas saturé d’églises. Notre identité est la même, mais notre façon de l’exprimer est en constant changement. La mission ne changera pas, mais les façons de faire vont probablement changer. L’Évangile ne changera pas, mais notre façon de le proclamer doit changer.

Mais peu importe l’endroit, la culture ou l’époque, l’Église est appelée à être une famille de missionnaires serviteurs envoyés comme disciples qui font des disciples.

Nous sommes une communauté missionnelle, une communauté en mission centrée sur l’Évangile. Nommez-la comme vous voulez. Le nom peut changer, mais nous ne changerons pas.

C’est notre identité. C’est ce que nous faisons.

Jeff Vanderstelt, auteur
Jeff est pasteur, conférencier, auteur et fondateur visionnaire de Saturate et de la famille d’Églises Soma. Il prêche et dirige les communautés missionnelles à l’Église Doxa, à Bellevue, Washington. De plus, il supporte l’implantation d’Églises par la formation et en tant que membre du conseil consultatif de C2C Network.