Des rencontres qui mènent à servir au Québec
De Durkeetown Road au Plateau Mont-Royal
Zachary Prater a grandi comme fils de pasteur. Son père est le berger de Durkeetown Baptist Church depuis 28 ans, l’âge de Zac. Cette petite Église est située dans un petit village rural du nord de l’état de New York.
Ce garçon était destiné à entendre les gens lui demander s’il marcherait un jour dans les traces de son père. Mais il n’avait jamais considéré cette option, jusqu’à la visite à son Église de Donald Rodier (pasteur à Sainte-Hyacinthe) et Doug Wilbur (ambassadeur SEMBEQ aux États-Unis à cette époque), venus présenter le ministère de SEMBEQ. Donald s’est intéressé à Zac, alors âgé de 13 ou 14 ans, et lui a posé cette fameuse question : « As-tu déjà sérieusement pensé à devenir pasteur ? Sinon, pourquoi ? » Une question qui, pour la première fois, s’est frayé un chemin jusqu’à son cœur. C’est ainsi qu’il a commencé une relation de discipulat avec le pasteur associé de son Église et commencé à servir dans le ministère de louange.
Quelques années plus tard, lors d’une visite missionnaire de François Turcotte, ce dernier l’a abordé en disant : « Comme ça, tu t’en viens au Québec ? » Touché en entendant parler du grand besoin d’ouvriers dans la Belle Province, le jeune homme s’est senti interpellé par Dieu. Surtout en réalisant, pour la première fois, que Montréal ne se trouve qu’à trois heures et demie de chez lui ! Une visite de quelques jours chez Nicholas Cotnoir (pasteur de l’Église Baptiste Évangélique Emmanuel, à Pierrefonds) lui a permis d’expérimenter un peu le Québec et l’a convaincu de s’inscrire à l’École de langue de Parole de Vie Béthel, à Sherbrooke, pour l’année 2011-2012. Devant les progrès fulgurants de Zac en français et ses résultats surprenants à un test d’aptitude donné après seulement sept mois d’études, son professeur a conclu que la volonté de Dieu devait être qu’il s’établisse au Québec !
C’est ainsi que lui et la jeune femme qu’il a épousée quelques mois plus tard, et qui partageait déjà son intérêt pour notre patrie, sont venus s’installer dans le quartier Rosemont, en plein cœur de Montréal, pas trop loin de l’Église du Plateau Mont-Royal. Ce quartier très francophone leur permet d’être immergés dans la langue de Molière qu’ils affectionnent tant.
Pourquoi le Québec plutôt qu’un lointain pays ?
Zachary affirme être venu au Québec parce qu’il a reçu un appel de Dieu pour venir ici. « L’appel de Dieu à devenir missionnaire est irrésistible, un peu comme sa grâce. Je sens sa souveraineté et sa direction. Dieu accomplit sa mission à travers nos vies. » Il a une forte conviction que le choix du lieu de mission ne doit pas dépendre de notre propre perception des besoins. Il affirme être venu au Québec sans idées préconçues, le cœur ouvert, prêt à servir et à répondre aux besoins.
L’Église du Plateau Mont-Royal leur a ouvert tout grand ses portes. Malgré certains problèmes relatifs aux procédures d’immigration, l’intégration du couple Prater à leur nouvelle vie s’est très bien effectuée, grâce à l’accueil très chaleureux de leur nouvelle famille, leur Église, qui a veillé à ce que rien ne leur manque et qui les entoure d’amour, surtout depuis la naissance de leur premier enfant il y a plus d’un an. D’après Zac, l’important est de garder une bonne attitude et la joie face aux difficultés pour avoir un bon témoignage.
Ses talents de musicien ont vite été mis à profit. Très impliqué dans le ministère de louange, sous le coaching de Christian Frappier, il apprend à communiquer que celle-ci ne se limite pas à chanter ses cantiques favoris en attendant le sermon : « Nous exerçons un ministère sur les cœurs à travers la musique et la louange. » Très relationnel, Zac s’investit aussi dans la vie des jeunes hommes de l’Église. « La culture exerce une forte pression sur les jeunes pour qu’ils découvrent ce qu’ils feront de leur vie. Ils ont besoin d’une solide fondation pour soutenir l’écrasante pression sociale. Surtout à Montréal, dans un contexte particulièrement séculier et inclusif, où il est difficile de vivre sa foi et de tenir ferme en Christ. » Il veut les aider à mener une vie centrée sur Dieu, à découvrir comment le servir et à avoir la victoire sur le péché.
« Mais pourquoi fais-tu ça ?! »
Quand on lui demande ce qu’il est venu faire ici, il explique qu’il est missionnaire. Ailleurs dans le monde on aurait dit : « Oh, c’est bien, ça ! » Mais ici, les gens poursuivent alors, incrédules : « Mais pourquoi fais-tu ça ?! » Cette réalité d’une société séculière ayant jeté le bébé avec l’eau du bain garde Zachary en éveil et prêt à partager sa foi avec conviction en tout temps et en tout lieu. « C’est important de bâtir des relations et d’apprendre à connaître des non-croyants. Si nous les aimons, nous gagnons le droit d’entrer dans leur vie et de les influencer. » À son avis, l’Église doit prendre sa place dans la culture. Il poursuit : « De nos jours, ça prendrait un miracle pour que les gens prennent l’Église au sérieux. Si nous voulons apporter le message de l’Évangile à la ville, celle-ci doit nous voir comme une famille et une communauté. »
Parfois, nous croyons que Dieu appelle «les autres» à devenir missionnaires. La vérité est que nous sommes tous des missionnaires appelés par Dieu à faire des disciples.