« Après cela je regardai, et voici une grande foule que nul ne pouvait compter, de toute nation, de toute tribu, de tout peuple et de toute langue. »

Apocalypse 7.9

Quelle scène glorieuse! Un jour, et pour l’éternité, les chrétiens du monde entier seront réunis pour adorer Dieu ensemble. Il n’y aura plus aucune distinction entre eux. Et si Dieu mettait les choses en place pour donner à votre Église un avant‑goût de cette scène triomphale, qu’en feriez‑vous?

Depuis quelques années déjà, un phénomène nouveau émerge dans les régions éloignées des grands centres du Québec. On assiste à l’arrivée massive de travailleurs venus des quatre coins du globe pour répondre à la pénurie de main-d’œuvre dont souffrent de nombreuses PME. Cette nouvelle réalité comporte son lot de défis et de sacrifices, mais également de grandes bénédictions pour des Églises jusqu’alors habituées à œuvrer dans un contexte culturellement très homogène. L’Église Baptiste Évangélique de St-Georges, située dans la région de la Beauce, nous a humblement et gracieusement partagé son expérience, de laquelle nous avons tiré cinq leçons que nous enseignent les nouveaux arrivants.

1. Nous commençons à penser à l’extérieur de nos quatre murs

Pour une Église comme celle de St-Georges, établie depuis 60 ans, les problèmes à l’interne peuvent parfois empêcher de garder le cap sur la mission. Il arrive, en revanche, que Dieu intervienne et montre clairement à son Église où il veut qu’elle s’implique. C’est ce qui s’est produit à l’automne 2017, quand un couple de l’Église a assisté à un pique‑nique organisé par la ville pour favoriser l’intégration des immigrants. Ce couple y a fait la rencontre d’un jeune homme du Nicaragua venu travailler au Québec. Quelques mois plus tard, le jeune homme s’est pointé à l’Église en compagnie d’une dizaine d’amis d’Amérique latine. Les dimanches se sont succédé et les amigos, comme les appelle affectueusement Sylvio Janelle, pasteur de l’Église, ont continué à se présenter, parfois en grand nombre, parfois en plus petit nombre. Les dirigeants étaient en train de réfléchir aux moyens d’atteindre les gens de l’extérieur et il est apparu évident que Dieu les avait devancés. Depuis ce temps, l’Église ne cesse de chercher des moyens d’accompagner cette communauté au travers des difficultés qu’elle rencontre, de l’aimer, de lui faire connaître Jésus et d’affermir la foi de ceux qui sont déjà chrétiens. « Ils nous aident à penser en dehors de nos quatre murs! », réalise M. Janelle.

2. Notre cœur grandit, nos yeux s’ouvrent

Plus les gens de l’Église de St-Georges sont en contact avec les travailleurs hispanophones, plus les cœurs sont touchés de compassion. La réalité des immigrants venus travailler en Beauce n’est pas toujours rose. La plupart sont des hommes dont la famille est restée derrière dans un pays où la vie est difficile. Ces hommes doivent souvent travailler de très longues heures pour subvenir à leurs besoins et à ceux des différents membres de leur famille. Certains, craignant de perdre leur emploi, ou par manque de compréhension de la langue française et des lois, tolèrent des abus. Depuis l’arrivée des immigrants, l’Église est plus sensible à ce qui se passe ailleurs. Quand ils sont troublés par ce qui se passe dans leur pays d’origine ou qu’ils vivent des difficultés, l’assemblée est là pour eux; elle prie avec eux, prie pour eux et partage leur tristesse. La proximité avec cette communauté a définitivement ouvert les yeux des chrétiens sur des réalités auxquelles ils n’avaient jusqu’alors jamais été exposés.

Depuis l’arrivée des immigrants, l’Église est plus sensible à ce qui se passe ailleurs. Quand ils sont troublés par ce qui se passe dans leur pays d’origine ou qu’ils vivent des difficultés, l’assemblée est là pour eux; elle prie avec eux, prie pour eux et partage leur tristesse.

3. Les dons émergent et poussent à l’action

La barrière de la langue étant le principal obstacle aux relations entre les gens de l’Église et les amigos, plusieurs francophones ont décidé de suivre des cours d’espagnol. Ils sont environ cinq chrétiens à investir leur temps, leur énergie et leur argent pour parvenir à mieux communiquer dans la langue maternelle de leurs amis. D’autres ont l’occasion de pratiquer l’hospitalité. Ils étaient près d’une vingtaine à assister au repas de Pâques organisé chez les Janelle l’an dernier et tout autant à participer à une activité de cabane à sucre organisée par l’Église. Aussi, certains membres de l’Église s’impliquent activement dans les différentes activités d’accueil des immigrants organisées par la ville. La venue de ces travailleurs donne l’opportunité à chacun de mettre ses dons à profit.

[Guillermo Bascunan offre], depuis près d’un an, une célébration en espagnol un dimanche par mois. L’aide apportée est une grande bénédiction pour les dirigeants de l’Église, qui rêvent et prient qu’un jour, des leaders hispanophones se joignent à eux.

4. Nous réalisons le besoin de diversité dans le leadership

Au printemps 2018, il est apparu clair pour les anciens de St‑Georges qu’ils devaient prier que Dieu envoie de l’aide. Après avoir réfléchi et cherché parmi les réseaux de connaissances de chacun, un nom est ressorti : Guillermo Bascunan. Ancien pendant des années dans une Église de Chibougamau, M. Bascunan, dont la langue maternelle est l’espagnol, profite désormais de sa retraite à Ste-Marie, qui se trouve à 45 minutes de St-Georges. Quand on lui a présenté les besoins des immigrants, il n’a pas hésité une seconde à s’impliquer. Il offre donc, depuis près d’un an, une célébration en espagnol un dimanche par mois. L’aide apportée est une grande bénédiction pour les dirigeants de l’Église, qui rêvent et prient qu’un jour, des leaders hispanophones se joignent à eux.

5. Nous voyons Dieu agir concrètement

Il est encourageant pour les chrétiens de St‑Georges, de voir que Dieu ne reste pas les bras croisés. Comment ne pas voir la main de Dieu quand un homme de l’Église épouse une avocate spécialisée en immigration? Et quand celle‑ci décide d’offrir des cliniques gratuites, une fois par mois pour aider les immigrants? Ou encore quand une jeune femme de l’assemblée se rend au Carrefour jeunesse‑emploi et se fait offrir un emploi qui consiste à accueillir les travailleurs étrangers dans la région? Un organisme de la ville a même publié un lien vers le site Web de l’Église pour annoncer les célébrations en espagnol! Dieu intervient de manière évidente et c’est une source d’encouragement pour les chrétiens de la Beauce.

L’Église de St‑Georges goûte de plus en plus à la richesse qu’apporte l’accueil de différentes cultures dans ses rangs. Chacune d’elles reflète des valeurs du royaume; c’est là la beauté de la diversité. Ensemble, nous sommes plus riches, plus forts. Dieu fait souffler, depuis quelques années, un beau vent de fraîcheur sur cette Église qui s’investit de plus en plus dans la mission et en récolte les fruits.

* La deuxième partie de cet article sera publiée prochainement. Restez à l’affût !