Nous aimons tous célébrer ce que Dieu fait à travers nous. C’est le cas pour tout individu, tout organisme et tout ministère chrétiens. Il est tellement facile pour nous de trouver notre valeur dans nos accomplissements et de construire notre identité sur ce qui nous différencie des autres. Ainsi, l’idée de lâcher prise de notre indépendance peut nous effrayer.

Dans sa lettre aux Philippiens, l’apôtre Paul écrit : « Ne faites rien par esprit de parti ou par vaine gloire, mais que l’humilité vous fasse regarder les autres comme étant au-dessus de vous-mêmes. » C’est un très beau verset que plusieurs chrétiens ont appris par coeur. Il s’agit pourtant d’un verset très difficile à mettre en pratique.

De plus, ce verset précède le chant de l’Église apostolique décrivant la kénose de Jésus exprimée à travers son incarnation. C’est à cet exemple d’amour prêt à se détacher de tout que Paul nous exhorte à nous conformer :

« Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ, lequel, existant en forme de Dieu, n’a point regardé comme une proie à arracher d’être égal avec Dieu, mais s’est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur, en devenant semblable aux hommes… »

Se dépouiller pour lui ressembler

Lorsque je considère Jésus homme, Dieu dépouillé, je suis ébahi à l’idée de l’humilité et du courage requis pour entreprendre une telle « mission » pour notre rédemption. Avant même de considérer la croix, le dépouillement ultime, je suis bouche bée devant le dépouillement identitaire auquel Jésus s’est soumis à travers son incarnation. De Dieu tout-puissant à serviteur obéissant. De Verbe créateur à esclave sans mot dire.

J’ai passé une grande partie de ma vie à chercher l’estime de soi et la reconnaissance de ma valeur dans mes accomplissements et ma réputation. Comment pourrais-je mettre de côté mon identité acquise à un si grand prix?

Heureusement, « l’Esprit nous aide dans notre faiblesse », et cela non seulement lorsque nous ne savons comment prier. Lorsque nous remettons à Dieu le contrôle de notre vie et de notre ministère, il peut en faire quelque chose de merveilleux et de surprenant.

C’est ce que les leaders de Mouvement Jeunesse (anciennement JBEQ) et de Pouvoir de Changer (P2C) ont réalisé dans les dernières années. Ces ministères ont tous deux de belles réalisations pour lesquelles ils sont reconnaissants à Dieu. Mais ils ont aussi expérimenté des années de « vaches maigres » qui les ont amenés à s’ouvrir à de nouvelles possibilités.

Ces années de « famine » se réfèrent aux efforts infructueux des deux ministères auprès des étudiants du Québec. La faible participation aux groupes étudiants de P2C et la diminution du nombre des GEE (groupes évangéliques étudiants) de l’AEBEQ ont amené les deux groupes à poser cette question à Dieu : « Que devons-nous faire pour apporter l’Évangile aux étudiants aujourd’hui? »

S’unir pour obéir

« Vous devez cesser de vous penser suffisants pour la tâche. Il est temps de vous unir à d’autres à qui j’ai accordé des forces complémentaires. »

Sans qu’il s’agisse d’un oracle en direct du mont Sinaï, Dieu communiqua l’essence de ce message aux leaders des deux ministères. En effet, leurs récentes expériences les avaient préparés pour ce qui était à venir. Dieu, qui aime nous devancer sur le chemin où il nous appelle à marcher, avait depuis quelques années fourni le contexte pour que se construise une belle relation entre les deux organismes à travers l’organisation de la conférence Paradigme. La relation de confiance qui s’est ainsi forgée a permis de tisser des liens non seulement utilitaires, mais aussi de coeur.

Il leur était déjà évident qu’ils partageaient la même passion de voir les jeunes adultes et étudiants québécois connaître Jésus et s’investir dans sa mission. Il était maintenant temps de passer à la prochaine étape : la convergence de leurs rêves respectifs pour qu’en ressorte une nouvelle approche pour atteindre les jeunes Québécois avec la Bonne Nouvelle de Jésus.

Mais pour ce faire, il fallait répondre à une question cruciale : « Sommes-nous prêts à collaborer étroitement pour aller de l’avant? »

Convergence

Par le passé, les équipiers de P2C à Montréal organisaient des groupes sur les campus de la ville. Mais ils ont réalisé que les étudiants étaient souvent déjà impliqués dans les groupes organisés par leur Église. Afin d’éviter toute « compétition » entre ces groupes, ils ont donc décidé de ne plus organiser de groupes à moins que ce soit en partenariat avec une Église locale. Le premier de ces groupes existe maintenant à proximité de l’Université de Montréal. Il s’agit d’un groupe organisé conjointement entre l’Église 21 (É21) et les équipiers de P2C.

Ce partenariat présente de nombreux avantages. En plus de bénéficier de plus de ressources, les étudiants ont la chance de recevoir un soutien dans la prière de la part des membres de É21, et les membres de l’Église ont la chance d’évangéliser la population étudiante aux côtés des étudiants impliqués avec P2C. Le partenariat sur le plan organisationnel se manifeste donc par des partenariats à l’échelle locale.

Cette nouvelle collaboration (qui pour l’instant a pris le nom de « Coalition Convergence ») souhaite aussi favoriser la création de contenu pour les lecteurs et auditeurs de la province. Le site ConvergenceQuebec.com est une plateforme conçue pour disséminer des articles d’auteurs québécois ainsi que les vidéos et les balados des conférences Paradigme, des congrès Convergence et du Pub Socratique. Il s’agit d’une plateforme pour « favoriser la réflexion, le dialogue et la collaboration en vue du bien commun ». Nous espérons modeler une écoute sincère et une saine curiosité autant à travers nos ressources que nos événements. Et nous souhaitons voir des vies changées et des projets réalisés pour le bien de toute la société.

Les dirigeants de la Coalition Convergence espèrent voir Dieu se servir de ces initiatives pour susciter un désir chez les jeunes comme les moins jeunes de voir Jésus glorifié à travers une Église qui aime ses voisins et sait leur communiquer avec pertinence la Bonne Nouvelle de l’Évangile. Si Mouvement Jeunesse et Pouvoir de Changer doivent céder leur place pour que cela se réalise, qu’il en soit ainsi. C’est un bien petit sacrifice pour une mission infiniment plus grande.