Si tu ne le savais pas, Norton Lages est le directeur de Mission Québec. Il est aussi l’un des pasteurs d’Église 21, qui se réunit au Cinéma Banque Scotia de la rue Sainte-Catherine, à Montréal. Lors du Sommet 2019, en juin dernier, il a prêché un message très inspirant et nous avons tous été encouragés par sa passion pour le Québec et par les vérités de la Parole qu’il nous a enseignées.

Le Sommet, qui juxtapose le congrès de l’Association et la conférence Un pas plus loin, s’adresse à tous les membres des Églises de l’AEBEQ. Ce petit vidéo te donnera peut-être le goût de t’inscrire l’an prochain.

Voici un petit résumé de sa prédication, par Rachel Bergeron, avec la collaboration de Matthieu Giguère.

Imaginez-vous être assis sur l’herbe chaude près d’un lac. Vous écoutez la voix de Jésus qui porte loin malgré la distance. Depuis des heures, il éclaire vos pensées. Votre coeur ne sait pourquoi, mais vous êtes touché par ce que vous entendez. Certaines de vos craintes s’estompent. Vos souffrances quotidiennes n’ont plus d’importance. Jamais vos oreilles, cachées par le typique voile israélien, n’ont écouté des paroles aussi profondes mais paradoxalement si simples. Et pourtant, votre corps humain se fatigue tranquillement. Autant la prédication du maître est vivifiante, autant votre langue a soif d’eau fraîche et de nourriture. Soudainement, vous le voyez. Il se lève, le maître. Il parle avec ses disciples. Vous n’entendez pas bien, mais la certitude s’éprend de vous. Jésus ne fera pas d’étancher votre soif spirituelle; il nourrira votre faible corps. Un panier arrive tranquillement vers vous. Les gens qui, étonnés, en découvrent le contenu, s’exclament et le font circuler. Vous voyez au loin une petite masse plate et pâle. Serait-ce du pain? Plus le panier s’approche de vous, plus un bruit de joie se fait entendre. Le maître nourrit une foule. Il soulage la faim de toutes âmes, sous toutes ses formes.

Les mathématiques de Jésus n’ont rien d’humain. Elles surpassent la logique du monde qui fut créé par lui-même — le maître de l’Univers. Avec peu, il produit en grande quantité. Avec rien, il créé tout. Avec cinq pains et deux poissons, Jésus nourrit une foule de 5 000 hommes (Mc 6.33-44); avec sept pains et quelques poissons, il nourrit 4 000 hommes (Mc 8.1-10).

Jésus nous montre qu’avec très peu de moyens, grâce à la multiplication, il peut nourrir une grande foule avec surabondance, au point de récolter des paniers pleins de restes. La façon dont les ressources sont gérées est réfléchie avec une logique différente de celle des hommes. L’économie du royaume de Dieu exige très peu de ressources. Pour que nous puissions voir une transformation multiplicative jamais vue au Québec, nous avons besoin de comprendre comment fonctionnent les ressources dans le Royaume de Jésus. Nous tenterons de comprendre trois façons de gérer l’économie du Royaume, dont deux ne sont pas à imiter.

1) Faire croître l’économie du Royaume par la force

Dans Marc 8.14-16, nous pouvons lire :

Les disciples avaient oublié de prendre des pains; ils n'en avaient qu'un seul avec eux dans la barque. Jésus leur fit cette recommandation : « Attention, méfiez-vous du levain des pharisiens et du levain d’Hérode. » Les disciples raisonnaient entre eux [et disaient] : « C'est parce que nous n'avons pas de pains. »

Alors que les disciples venaient d’expérimenter la gloire de la multiplication quelque temps auparavant, ils ne comprenaient pas la recommandation de Jésus. Il dit : « méfiez-vous du levain des pharisiens et du levain d’Hérode ». Qu’est-ce que le levain d’Hérode? Pourquoi Jésus donne-t-il cet avertissement? Le levain d’Hérode et des Hérodiens est une tentative de faire avancer le Royaume par la force. Hérode désirait faire croître son propre royaume par le sang, le pouvoir militaire et politique et l’assujettissement du peuple. En d’autres mots, Jésus donne un avertissement important : gardez-vous des circonstances qui font de l’ombre à la gloire de Jésus. Méfiez-vous de votre propre volonté à faire avancer le Royaume de Dieu par la force et une dictature parfois subtile. N’oubliez pas la puissance ultime, absolument nécessaire et divine qui est en Jésus seul.

L’histoire du Québec démontre à quelques reprises les faiblesses d’une telle tentative. Dans les années 60, le gouvernement, en collaboration avec l’Église Catholique, a tenté de faire progresser son royaume de cette façon. Les résultats suscitent toujours de nos jours beaucoup d’émotion alors que nous découvrons encore des répercussions néfastes.

«(...) avec moins, il fit plus. Avec rien, il créa tout.»

Alors que les ressources disponibles et les méthodes d’approche sont nombreuses de nos jours, soyons attentifs afin d’implanter la graine de l’Évangile dans les coeurs que nous servons. Soyons prompts à chercher la volonté de Dieu et lents à faire ingurgiter notre propre levain. N’oublions pas que Jésus a rendu grâce, a pris quelques pains et les a multipliés pour nourrir une foule. En quelques instants, avec moins, il fit plus. Avec rien, il créa tout.

2) Faire fructifier le Royaume par un bon comportement

Lorsque nous lisons les Écritures ou que nous expérimentons des victoires dans nos vies, il est facile de nous laisser guider par l’Esprit et de faire confiance à Jésus. Mais lorsque nous manquons du nécessaire, lorsque nous oublions notre pain (comme les disciples), lorsque les ressources sont limitées ou lorsqu’une petite tempête se pointe à l’horizon de nos plans, notre tendance humaine est de planifier, combattre et faire ’ombre à la gloire de Jésus. Nous devenons préoccupés. Et la préoccupation engendre souvent le péché.

La connotation de péché est évidente lorsque Jésus recommande à ses disciples de se méfier du levain des pharisiens. Leur méthode, bien connue aussi à notre époque, est de contrôler le comportement des gens par la peur et l’orgueil religieux. Il est facile, pour un temps, de bien paraître, d’aligner nos valeurs à celles de l’Église, de nous soumettre à une ligne de conduite. Il est par contre plus difficile de cacher l’état profond de notre coeur à long terme.

Marc 7.6 : « Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est éloigné de moi. »

«Lorsque nous sommes insuffisants, Dieu peut conquérir; lorsque nous sommes faibles, Dieu est fort; lorsque nous sommes imparfaits, nous avons une grande valeur à ses yeux.»

Nous pouvons paraître bons devant les hommes, mais ce que le Seigneur nous demande c’est une transformation du coeur pour tout lui abandonner. Dieu désire commencer son travail de transformation en nous. Lorsque nous sommes insuffisants, Dieu peut conquérir; lorsque nous sommes faibles, Dieu est fort; lorsque nous sommes imparfaits, nous avons une grande valeur à ses yeux.

3) Faire grandir le Royaume par la foi

Le Seigneur peut agir lorsque nous abandonnons nos plans, notre propre force, nos comportements pharisiens et nos désirs égoïstes. Il désire que l’affection que nous lui portons prédomine sur nos peurs et que nous réalisons combien nos actions sont faibles en comparaison de la victoire de la croix. Ne croyons pas que nous pouvons augmenter le Royaume de Dieu selon nos plans et nos aspirations. Laissons-le plutôt transformer le Québec, par la foi, parce que lui seul en est capable.

«Ne croyons pas que nous pouvons augmenter le Royaume de Dieu selon nos plans et nos aspirations. Laissons-le plutôt transformer le Québec, par la foi, parce que lui seul en est capable.»

Lorsque Jésus distribua et multiplia le pain parmi la foule, il se donna lui-même, car il est le pain de vie qui nourrit et ranime les coeurs affamés. Il ne peut faire autrement que nourrir, porter et encourager ceux qui vont à lui. Lui soumettre l’économie de son royaume fera fructifier son oeuvre de façon miraculeuse, sans force ni orgueil, mais par la foi qui glorifie son nom.

« Voilà comment est le pain descendu du ciel. Il n’est pas comme [la manne que vos] ancêtres ont mangée; eux sont morts, mais celui qui mange de ce pain vivra éternellement.» (Jean 6.58)

Au Québec, moins de 2% de la population est engagée dans une Église. Si tu crois que Dieu peut faire de grandes choses avec très peu, prie maintenant qu’il opère un miracle auprès des Québécois.