« Car il attendait la cité qui a de solides fondements, celle dont Dieu est l'architecte et le constructeur. » Hébreux 11.10
La gestuelle du chef d’orchestre tenait en haleine chaque instrumentiste. L’attente languissante de la première note remplissait l’air d’espoir. Dès que le chef eut donné le signal, tous les instruments à vent entonnèrent une mélodieuse harmonie parfaitement synchronisée. La pulsation exacte fournie par la baguette réglait l’équilibre des masses sonores. Le spectacle venait de commencer.
Nous allons voir comment tel un chef d’orchestre, Dieu a dirigé quelques Églises dans l’exécution de leur plus belle musique, d’une mélodie qui contribue à changer le monde.
Le Créateur implante de puissantes ambitions dans notre conscience et il permet parfois aux rêveurs de les voir s’accomplir de leur vivant. Il en est ainsi de Daniel Marcoux et des quelques jeunes pasteurs inspirés par le chef d’orchestre divin. Deux rêves se dessinaient indépendamment et aucun des coeurs concernés n’aurait pu imaginer le dénouement de cette histoire.
C’est le 15 mars 2002 que Daniel Marcoux, pasteur de l’Église Baptiste Évangélique de Chomedey, partagea pour la première fois à son assemblée le profond désir qu’il avait de travailler en collaboration avec les Églises et pasteurs des environs. Il s’attendait à une réponse favorable des membres de son Église, mais il n’obtint aucune réaction. Il priait que les fruits de son appel soient récoltés de son vivant, ou du moins par la prochaine génération.
Quinze ans plus tard, une petite feuille poussa de cette même aspiration durant une conversation entre quelques jeunes pasteurs. Participant à une conférence américaine en janvier 2017, Matthieu Giguère (Église Baptiste Évangélique de Terrebonne-Mascouche), Jacob Mathieu (Église Baptiste Évangélique de Saint-Jérôme, Ecclésia) et Jean-Christophe Jasmin (Église Évangélique Baptiste de Pointe-aux-Trembles, Union) discutaient de leurs projets, de leurs défis et de la formation de disciple dans leur Église. De leur conversation passionnée paru une évidence : chacun vivait des défis semblables et espérait propager l’Évangile plus efficacement. La solitude leur pesait lourdement et l’idée de travailler ensemble ouvrait soudainement une fenêtre trop longtemps fermée.
On évalue à plus d’un million et demi le nombre de personnes vivant sans l’espoir de Jésus dans la grande région de Laval, Lanaudière et des Laurentides. Les jeunes pasteurs calculèrent que pour atteindre 3 % de chrétiens, le nombre de conversions devait totaliser 45 000 personnes! Ce rêve ambitieux pour Christ semblait utopique et impossible! Seule, ancrée dans une vision unique, une Église ne peut atteindre une aussi grande population. L’urgence se faisait sentir. Tous souhaitaient le progrès de l’Évangile sur la Rive-Nord.
Tels les instruments à vent s’ajoutant aux instruments à cordes lors d’une prestation orchestrale, l’idée faisait son chemin et la collégialité grandissait. Et tel un coup de cymbales retentissant marquant un moment culminant d’un concert, le regroupement d’Églises La Cité fut créé sur la Rive Nord. Ainsi nommée d’après Hébreux 11.10, cette nouvelle collaboration compte maintenant quatre Églises.
La première initiative de La Cité fut l’intégration de Daniel Marcoux, maintenant pasteur à Sainte-Thérèse, à l’un des petits groupes de l’Église de Terrebonne-Mascouche. Il a pu partager son expérience et ses dons avec un groupe d’hommes aux prises avec des dépendances. Les participants ont apprécié les interventions, les connaissances et le coeur de berger de Daniel. Des vies ont été transformées pour la gloire de Dieu.
Un deuxième pas a été fait lorsque Jonathan Labelle, pasteur à l’Église de Terrebonne-Mascouche a donné une formation aux leaders des Églises de Saint-Jérôme, Sainte-Thérèse et Mascouche sur les communautés missionnelles. Pasteur passionné et dynamique, Jonathan a encouragé les membres de ces Églises à être en mission dans leur quartier et proposé une étude concrète pour y arriver.
Une autre oeuvre de collaboration ayant découlé de La Cité est le voyage missionnaire organisé par l’Église de Saint-Jérôme pour servir la communauté innue de Uashat à Sept-Îles. L’Église Évangélique Baptiste de Pointe-aux-Trembles s’est jointe à ce projet en mai dernier.
Une pièce jouée par les cuivres est toujours magnifique et nous submerge d’émotions. Les percussions qui résonnent font vibrer nos coeurs. Les bois transportent sans contredit notre imagination vers d’autres lieux.
Cependant, rien n’égale la majesté d’une symphonie harmonisant l’ensemble des instruments.
Le chef suprême le déclare : que cette oeuvre commence! Que les Églises se lèvent, servent ensemble et nous laissent sans voix. Pour la gloire du Roi des rois.