Une Église affaiblie, qui peine à survivre. Des hommes de Dieu ayant un fardeau pour leur région. Une collaboration surprenante, motivée par l’Évangile. Voilà la trame de fond de cette histoire inspirante de foi, d’abandon de soi et d’entraide.
À l’Église Évangélique Baptiste de Sorel-Tracy, les années passent et les pasteurs se succèdent en raison des relations difficiles entre croyants et dirigeants. L’assistance ne cesse de diminuer jusqu’à n’atteindre qu’une vingtaine de personnes. L’épuisement et le découragement s’installent tranquillement au sein du conseil. Sans l’intervention puissante de Dieu, le pronostic est sombre pour l’avenir de cette Église.
Une vision inspirée pour la région
Trois options sont alors proposées à l’assemblée. Mais pour Jean‑Pierre Gagné, coordonnateur régional de la Montérégie, la voie à emprunter est claire: trouver une Église forte, bien établie et mature, prête à parrainer cette Église et à mettre en commun ses ressources. Il sait que, par le passé, les Églises du Québec ont été plutôt centrées sur elles-mêmes, peu enclines à collaborer et à « payer le prix ». Mais la vision que le Seigneur lui a donnée et l’appel irrésistible que Dieu a placé sur son cœur sont à l’opposé de cet ancien paradigme.
Depuis environ deux ans, il prie pour la région avec les leaders des Églises de Longueuil, Granby et St-Hyacinthe. Ensemble, ils aspirent à voir des Églises qui collaborent dans leurs efforts d’évangélisation, qui cherchent à implanter de nouvelles Églises et qui travaillent ensemble pour redonner la santé aux Églises ayant perdu de leur lustre. C’est pourquoi, quand le temps arrive de trouver « le match parfait » pour aider l’Église de Sorel-Tracy, Jean-Pierre a déjà quelqu’un en tête: Yanick Ethier, pasteur de l’Église de l’Espoir de Longueuil. Jean-Pierre sait que le Seigneur a récemment convaincu Yanick d’aller de l’avant avec sa vision pour la région.
Un temps de prière qui bouleverse
Cependant, le travail ne manque pas à Longueuil et les membres impliqués dans l’Église sont parfois dépassés par l’ampleur de la tâche devant eux. Rien de surprenant, donc, que quand l’offre lui est faite de parrainer cette assemblée en difficulté, la réaction première de Yanick est de se demander: « Comment pourrait-on les aider alors qu’on a déjà tellement à faire dans notre propre Église? ». Selon lui et les autres dirigeants, l’Église n’est pas « prête »; elle a encore beaucoup trop de choses à régler et à mettre en place à l’interne, et le leadership vit beaucoup d’insatisfaction.
Une question de la part du coordonnateur régional vient toutefois ébranler cette vision: « Si vous n’êtes pas en mesure de les aider, qui le sera? » Cherchant la direction de Dieu dans ce dilemme, le conseil se réunit et prend un temps de prière. C’est alors que le Seigneur rappelle aux hommes de Dieu de quelle façon ils ont eux-mêmes été aidés par d’autres par le passé, souvent dans des moments difficiles, et à quel point cette aide a été essentielle à la survie et à la croissance de l’Église de l’Espoir. « Nous ne sommes pas le fruit de nous-mêmes. Si notre Église est en santé aujourd’hui c’est grâce à l’aide reçue des frères à l’extérieur, et c’est maintenant à notre tour de donner », de déclarer M. Éthier.
« Nous ne sommes pas le fruit de nous-mêmes. Si notre Église est en santé aujourd’hui c’est grâce à l’aide reçue des frères à l’extérieur, et c’est maintenant à notre tour de donner »
- Yanick Éthier.
Une conviction nouvelle s’installe alors dans le cœur des dirigeants. Ils sont enfin prêts à tendre la main et à aider l’Église de Sorel-Tracy à retrouver la santé et se remettre en mission. Le Saint-Esprit a touché les cœurs afin qu’ils voient comme une bénédiction de donner et de laisser partir certaines ressources de leur assemblée pour le bénéfice de leur petite sœur adoptive. L’incertitude et les craintes s’estompent pour faire place à la foi.
Unis pour un même but
L’avenir est désormais rempli d’espoir pour l’Église de Sorel-Tracy. Toujours aussi passionnée par Dieu malgré les souffrances des dernières années, cette assemblée compte parmi les siens plusieurs leaders potentiels qui pourront être formés au cours des prochaines années. Elle bénéficiera des enseignements de sa grande sœur les dimanches matin (parfois à distance, parfois en personne) et des anciens de l’Église de Longueuil iront lui prêter main forte au niveau de la direction le temps de se relever.
Les années à venir nous révèleront le coût réel de cette décision pour les deux Églises et les sacrifices qu’elles auront à faire. Mais nous pouvons déjà rendre gloire à Dieu pour cette décision d’avancer ensemble et de s’unir pour poursuivre un but commun: l’avancement du Royaume et la propagation de l’Évangile dans la grande région de la Montérégie!